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34-
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Les Spectacles de la Foire.
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III
L'an 1722, Je vendredi 250 jour de feptembre, trois heures de relevée, nous Jofeph Aubert, etc., en exécution de l'ordre à nous donné par M. le lieutenant général de police de nous tranfporter «jourd'hui à la foire St-Laurent à l'effet de faire fermer le jeu du nommé Francifque, fommes à ladite heure tranfponé en ladite foire, dans le petit préau où ledit Francifque tient fon jeu, dont ayant trouvé la porte ouverte et ayant fait entendre le fujet de notre tranfport à des particuliers domeftiques dudit jeu de Francifque qui étoient à ladite porte, avons fait fermer les portes dudit jeu et établi deux archers de robe courte à chaque porte, commandés par le fieur Lambolle, officier de robe courte, pour l'abfence du fleur Lemaître, aufll officier de robe courte, prépofé à ladite foire par ordre de M. d'Argen-fon. Dans lequel inftant eft furvenue une particulière femme, que nous avons appris étre la femme dudit Francifque, laquelle s'eft mife à crier et tenir des difcours infolens contre nous, ce qui nous a obligé de lui faire entendre le tort qu'elle avoit, puifque nous faifions exécuter les ordres du magiftrat, et qu'elle devoit fe contenir. Mais au lieu de le faire elle a récidivé et excité fés gagiftes et autre peuple, qui étoit dans le préau, à fe mutiner et à nous injurier. Que pour prévenir cette mutinerie, nous lui avons encore fait connoître fon tort ; que le refpect qu'elle devoit avoir pour les ordres 'du magiftrat devoit la contenir et ne pas nous injurier. Que ladite femme Francifque ayant paffé dudit préau dans la foire et nous voyant paffer, elle a recommencé fés injures et excité par fés paroles le monde qui étoit autour d'elle à fe mu--tiner, ce qui a fait que nous avons encore été obligé de lui dire de fe contenir finon' qu'elle nous' forceroit, par fa conduite et le mauvais exemple qu'elle donnoit, de la faire arrêter et conduire au corps de garde; ct nous ayant dit, en nous narguant, qu'elle fe moquoit de nous, nous l'avons fait arrêter pour la faire conduire au corps de garde. Qu'une particulière femme, à nous inconnue, vêtue d'une longue robe de chambre de toile peinte, s'y eft oppofée et s'eft mife à crier que les marchands fermaffent leurs boutiques', afin d'exciter une rumeur, ce qui a fait que nous l'avons fait auffi arrêter et conduire au corps de garde.- Que plufieurs perfonnes nous ayant repréfenté, quelque tems après, qu'elles étoient punies de leur infolence et nous ont demandé grâce pour elles. Que la femme^Francifque et l'autre particulière, gagifte dudit Francifque, ayant reconnu leur tort, fous le bon plaifir de M. le lieutenant général dc police, nous les avons laiffées en liberté.
Dont et de tout ce que deffus nous avons fait et dreffé le préfent procès-verbal. ,
Signé : Aubert.
' Et le famedi, 26-jour du mois de feptembre, huit heures du matin, nous commiffaire fufdit, fommes tranfporté en l'hôtel et par-devant M. le lieutenant
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